Avant tout, il est à noter que créer des fichiers prépresses de qualité ne s’improvise pas du tout! En effet, jouer à l’apprenti graphiste est à la mode à notre époque actuelle. Et en ce moment, il existe bel et bien de plus grand cauchemar pour un imprimeur ou même un chef de projet print de recevoir un mail venant de son client avec les fichiers à imprimer (un document Word ou PowerPoint qui contient des images pixélisées). Cette situation est malheureusement très fréquente actuellement.
Afin d’éviter ce genre de situation, il est important de bien respecter les procédés standards des imprimeurs lors de la réalisation d’un fichier qui sera destiné à l’impression. Si vous avez déjà votre maquette, il est important de bien préparer attentivement et qualitativement vos fichiers avant l’envoi pour l’impression. Pour que votre document doit imprimer correctement, vous trouverez un rappel des mises en conformité les plus importantes à lire ou à relire avant de créer votre document. Voici donc quelques conseils qui pourront sûrement vous être bénéfique pour la création de vos fichiers prépresses.
Il faut utiliser uniquement des logiciels de création graphiques pro de votre fichier prépresse
Pour une création graphique de vos documents à imprimer, il est strictement recommandé d’opter pour des logiciels professionnels de PAO à savoir Adobe CS (Indesign, Illustrator, Photoshop), QuarkXpress, et beaucoup d’autres encore…Il est juste à noter que seuls Indesign et QuarkXpress sont réellement adaptés au besoin de la mise en page professionnelle. Par ailleurs, ces logiciels permettent un traitement visuel de qualité irréprochable tout en bénéficiant une riche palette d’outils qui permet de procéder à la création de tout ce que l’imagination et l’inspiration suggère et tout ce que les normes professionnelles exigent en termes de mise en page et règles typographique.
NB: La création des fichiers via Microsoft Word, Excel et autres logiciels bureautique est donc à banir purement et simplement juste pour maintenir la qualité de votre fichier intact.
En outre, il est bel et bien possible d’exporter les fichiers PDF haute résolution prépresse via ces logiciels professionnels avec une qualité impeccable et optimale. Actuellement, le fichier PDF reste un fichier standard qui est utilisé principalement en imprimerie juste le fait qu’il inclut, s’il est bien préparé et que toutes les informations importantes à l’impression professionnelle. Le fichier PDF permet de faire une économie de temps et d’argent dans le processus de réalisation de document. Il permet en même temps de détecter et de corriger de manière plus directe les éventuelles erreurs du fichier en un temps record et facile.
Il est aussi à noter que les imprimeurs ont la possibilité de recevoir et de traiter les fichiers sources traités par les logiciels de création graphique (de type PSD, EPS, INDD, etc…) ainsi que les fichiers images (TIFF, BMP, JPEG, etc…). De ce fait, cela entraîne de nombreuses contraintes à savoir la possession des mêmes logiciels que le client en version compatible. La réalisation des dossiers assemblés et complets par le client ainsi que l’exportation en image haute définition qui ne pourront sûrement pas être corrigés. Il est donc à conseiller de n’employer que des logiciels spécialement destiné pour une mise en page professionnelle (Indesign, QuarkXpress par exemple), et que les applications de Photoshop et Illustrator étant initialement réalisées pour répondre à d’autres besoins et ne permettant pas un traitement complet.
L’ajout du fond perdu est à ne pas bannir
De manière générale, les fichiers doivent strictement être construits au format final des documents à imprimer. Pour les très grands formats, il se peut que l’imprimeur réclame un format proportionnellement plus petit qu’il agrandit lui-même lors du passage en machine. De plus, cette manipulation ne pose aucun souci en ce qui concerne la résolution et qualité du design. Les grands formats étant destinés être vu de loin. Et en même temps, cela permet au graphiste de travailler sur des fichiers beaucoup plus moins lourds en termes de poids.
Pour parvenir à obtenir un document de qualité, il est capital d’appliquer un fond perdu de 2mm à 5mm environ selon le gabarit du document à imprimer. Ce débord sera ensuite découpé lors du massicotage au format final. Il permet également d’éviter l’apparition de liseré blanc sur les bords du document à imprimer en cas de léger décalage du papier dans les machines. Pour les documents de très grand format, le fond perdu pourra bien sûr être agrandi ou diminué selon le parc machine et les souhaits de l’imprimeur. Vous pourrez discuter ce point directement avec votre prestataire.
Et pour finir, le format final doit prévoir une marge intérieure de 3mm minimum du bord de coupe, une mesure de sécurité pour qu’aucun texte ne soit rogné durant le massicotage en cas de léger décalage du papier dans les machines.
Pour la création d’une carte de visite sur Indesign le paramétrage du débord se fait à la création du document dans le menu “fichier” – “nouveau”, ou en cours de réalisation toujours depuis “fichier” – “format de document…” Sur Indesign, les marges pourront être mises en place aux mêmes endroits
Le fond perdu et les marges ne se paramètrent pas sous Photoshop, juste le fait que ce logiciel n’est initialement pas destiné pour la réalisation des mises en pages mais bien pour retoucher des images. Il faut donc calculer et ajouter manuellement les 5mm de débords aux dimensions finales du document dans le menu “fichier” – “nouveau” ou “image” – “taille de la zone de travail”
Bien choisir la bonne résolution et le bon mode colorimétrique pour votre fichier prépresse
Les fichiers images importés dans le document mis en page doivent strictement être en haute définition pour un rendu plus qualitatif. Avec une résolution de 300DPI, ces images doivent être sauvegardées. Si jamais vous choisissez les images en faible résolution, cela risque d’affecter directement la qualité de rendu après l’impression en rendant l’image moins précise. Par contre, une résolution plus haute est inutile car l’oeil n’est plus capable de distinguer la différence de précision. Quant aux documents avec un très grand format, la résolution de ces derniers peut être moins élevée de l’ordre de 150DPI par exemple afin de pas alourdir les fichiers sources.
Les fichiers images seront enfin importés et que les coloris des nuanciers employés doivent être convertis en mode CMJN au lieu de RVB. La présence de toute autre couleur telle que la couleur Pantone doit être convenue avec l’imprimeur, sous peine d’être confondue avec une erreur de montage et convertie elle aussi en CMJN avant l’impression.
Via Photoshop, chaque image ou photographie employée sous n’importe quel logiciel de création graphique doit être contrôlée préalablement et retravaillée si possible sur Photoshop. Pour vérifier la résolution des images, il vous suffit d’utiliser le menu “Image” – “taille de l’image…”. Les couleurs peuvent être converties en mode CMJN dans le menu “Image” – “mode” – “couleurs CMJN”.
Sur Indesign, convertir les couleurs en mode CMJN s’effectue directement dans le nuancier: menu “Fenêtre” – “nuancier…” pour l’ouvrir. Il vous suffit juste de faire un double clic sur les nuances pour visualiser leurs paramètres et les convertir.
Pour une mesure de sécurité, il est important de procéder à l’aplatissement et vectorisation.
Afin d’éviter les nombreuses erreurs de montage (police de caractère non incluses dans les PDF, manque de précision, et ainsi de suite…) il est strictement recommandé d’aplatir les calques et les transparences avant de générer le PDF finalisé. De la même manière, les textes et les images doivent être vectorisés. Mais qu’est ce que ça veut dire? Ça veut dire tout simplement dire qu’un texte ou image est composé de forme géométrique et nom de pixels juxtaposés. L’avantage d’avoir un texte ou image vectorielle est donc la possibilité de les redimensionner sans nuire la qualité. Mais il faut rester très attentif car ces différentes étapes sont définitives et ne permettent plus aucune modification supplémentaire. Il est donc à conseiller de réaliser des copies avant la sauvegarde.
Sous Photoshop, les calques s’aplatissent à partir de la fenêtre Calques (menu “fenêtre” puis “calques”). Sélectionner ensuite “aplatir l’image” après avoir cliqué sur le bouton des options en haut à droite.
Sous Indesign, pour vectoriser les textes, il suffit juste de sélectionner les différents blocs textes puis d’aller ensuite dans le menu “texte” – “vectoriser”. Pour un souci de sécurité, la copie des blocs en dehors du plan de travail est recommandée.
Pour les repères d’impression, il faut exporter un PDF haute résolution prépresse correct.
Le fichier PDF doit strictement contenir des repères d’impression (traits de coupe, repères colorimétriques, repère de montage, et ainsi de suite… pour une impression professionnelles. Ces repères seront imprimés en même temps que votre document afin de mieux faciliter sa réalisation et façonnage. Ils seront automatiquement ajoutés lors de l’export PDF depuis les logiciels tels qu’Indesign et Illustrator. A l’inverse, il faut les calculer puis les ajouter de manière manuelle depuis Photoshop avec une plus grande précision.
Sous Indesign, l’export de votre fichier finalisé en PDF prépresse de réalise à partir du menu “fichier” puis “exporter” ou “fichier” puis “enregistrer sous” tout en choisissant le format PDF et l’enregistrer ensuite. Une boîte de dialogue “exporter/ enregistrer le fichier Adobe PDF” s’ouvre ensuite. Dans l’onglet “général”, il faut choisir le paramètre “qualité optimale” tout en décochant “optimiser pour l’aperçu rapide des pages Web”. Les cases “tous les repères d’impression” et “utiliser les paramètres de fond perdu de document doivent être cochées dans l’onglet “repères et fonds perdus”. Il ne vous reste plus qu’a vérifier dans l’onglet “sortie” que la destination “couleur” et bien “document CMJN – Coated FOGRA27”, puis enregistrer ou exporter le fichier PDF.
Sous Photoshop les repères de coupe doivent être ajoutés de manière manuelle. IL convient de placer les repères bleutés du logiciel à 5mm du bord afin de visualiser ensuite la coupe depuis le menu “affichage” – “nouveau repère…”. Ensuite, il faut tracer des lignes noires (nuance C0, M0, J0, N100) de 25 points d’épaisseur en suivant les repères bleus. Mais attention, les traits de coupe ne doivent pas se croiser, au risque d’être visibles sur votre document en cas de décalage machine à la coupe. Enfin, l’export de votre document finalisé en PDF prépresse d’effectuer à partir du menu “fichier” – “enregistrer sous…” tout en choisissant le format PDF et enregistrer (option d’enregistrement: cases “format d’épreuve”: espace de travail CMJN” et “profil ICC: coated FORGA27” à cocher). Une boîte de dialogue “enregistrer le fichier Adobe PDF” s’ouvre ensuite. Dans l’onglet “général”, choisissez le paramètre “qualité optimale” tout en décochant “optimiser pour l’aperçu rapide des pages web” et enregistrez.